Toi qui mourras demain Homme du crépuscule Détourne-toi des Dieux Car leur cœur est d'airain Et voici qu'à tes yeux crèvent comme des bulles Dans les marais du soir Les souvenirs malsains Amour esprit beauté ne sont plus que litières Où coucher sans espoirs tes frères survivants Et les laisser lutter seuls avec la matière Cimentant de leur sang des temples pour géants Le vent s'élève autour et l'emporte L'accroche aux longs cyprès Qui sifflent dans la nuit Images déchirées aux crocs des chiens de plume Qu'on dompte en leur jetant des âmes pour l'oubli Je n'entends que gémir en ce cercle sauvage De villes de plaines de forêts Tous blêmes de sueur Affamés de mirages Qu'au prix de tout leur sang le maître leur promet Espoir, ce mot d'azur qui pourri dans les sentes Que nul ne viendra délivrer Survivants Le vent s'élève autour et l'emporte L'accroche aux longs cyprès Qui sifflent dans la nuit Images déchirées aux crocs des chiens de brume Qu'on dompte en leur jetant des âmes à l'infini Toi qui mourras demain Homme du crépuscule Retourne sur tes pas, ta place est parmi tous Obéir est ton rôle Mêle tes pas d'esclaves à ceux de la cité C'est la loi, renoncer est la meilleure armure Croire dans le même étendard sous la même serrure Pour que la mort t'emporte enfin Le vent s'élève autour et l'emporte L'accroche aux longs cyprès Qui sifflent dans la nuit Images déchirées aux crocs des chiens de plume Qu'on dompte en leur jetant des âmes pour l'oubli Survivants Survivants