À la fondamentale le hasard s'impliquait Balisant les contours de signes attachés Nous traînant vers les quais, les quais de la marine Qui s'était habillés des airs de la Rouquine La seconde qu'elle jouait en oubliait le temps Et avec rien à perdre, des plaisirs dissonants Renversaient en mineur, un air de démesure Et préparait la nuit à hisser la voilure Cette nuit-là Cette nuit-là Cette nuit-là À la tierce de l'air, le tuba d'un cargo Qui tanguait sans défaire cet accord de tango Il toisait du tempo les déserteurs de terre Qui au fond du bateau se mettaient l'âme aux fers La carte qu'elle posait indiquait des hasards Des hasards pour se perdre et se peindre une histoire Sur un rythme ternaire, elle avait la main mise Et d'un accord de ré, elle misait sa chemise Cette nuit-là Cette nuit-là Cette nuit-là C'est la Rouquine qui chavira À la quinte oxydée du soufflet à punaises S'accrochait la chialante pour que malheur se taise Ou qu'il parle tout bas, pour le temps d'une valse Pour le temps de trois temps Pour le temps qu'il s'en lasse La sixte était majeure, insolente elle savait Le pluriel des mots qu'il fallait inventer Effeuillant avec grâce les interdits des sens Qu'elle dansait dans la trace de mon accoutumance Cette nuit-là Cette nuit-là Cette nuit-là La septième accrochait trois-cent-mille couleurs Sur les murs d'une ville qui rêvait de partir ailleurs Pour donner au réveil du bleu de premier choix Pour voler du soleil, caché derrière une croix Et boire l'octave de l'autre bout du monde Et abuser encore d'un point d'orgue à la ronde Nous trainant vers les quais, les quais de la marine Qui s'étaient enflammés des airs de la Rouquine Cette nuit-là Cette nuit-là Cette nuit-là C'est la Rouquine qui chavira Cette nuit-là Cette nuit-là Cette nuit-là C'est la Rouquine qui chavira