Il en a vu, ce vieux théâtre Avec ses vieux fauteuils qui grincent Il en a vu, ce vieux théâtre Des maharadjahs, des rois, des princes Il en a vu, des comédies Des tragédies, des quiproquos Des amoureux de Goldoni Et des valets de Marivaux Il en a vu de toutes les sortes Des Misanthropes et des Avares Les maris qui claquaient la porte Et des amants dans des placards Des Matamores au coeur qui flanche Lorsque le rideau est tombé Des dons Juans qui brûlaient les planches Et ont du mal à s'en aller Il en a vu, des Sganarelles Des Figaros, des Chérubins Des grands adieux, des faux rappels Et des fourberies de Scapin Il en a vu, de drôles de drames Il en a vu passer des noms Des tout petits sur le programme Et des très gros sur le fronton Il en a vu, ce vieux théâtre Dans son velours et ses dorures Il en a vu, ce vieux théâtre Des cheveux mauves et des fourrures Des oiseaux noirs aux yeux étranges Des philosophes et des marquises Des sans-le-sou qui donnent le change Et des banquiers qui se déguisent Il en a vu des Sganarelles Des Figaros, des Chérubins Des grands adieux, des faux rappels Et des fourberies de Scapin Il en a vu des regards tristes De la corbeille au poulailler Des moues blasées de journalistes Et des sourires émerveillés Il en a vu des Cyranos Aller se battre sans armure Et recevoir tant de bravos Qu'ils en ont fait craquer ses murs Mais c'est peut-être le fantôme Qui fait grincer le bois des plinthes Quand il revient de son royaume Pour jouer devant la salle éteinte Mais c'est peut-être le fantôme Qui fait grincer le bois des plinthes Quand il revient de son royaume Pour jouer devant la salle éteinte