Un matin de brouillard Paris en février Froidure de canard Mitaines et cache-nez Les travailleurs précaires S'éveillent dans leurs bagnoles Près des portes cochères Les clodos sur le sol Transis claquent des dents Sous leurs manteaux gelés Sarko est président Et voudrait le rester Les unes des journaux Bavent de faits divers Les bouches du métro Tendent leurs souricières L'avenir qui s'avance A gueule triste et grise C'est la faute à pas d' chance A l'époque à la crise Les socialos confirment Qu'on l'aura jusqu'à l'os Sauf qu'eux, la vaseline Ils la fileront gratos Mais l'argent qu'est produit Il va bien quelque part Dans la poche de qui Sur quel compte blafard Il se tire à Genève Dans de somptueux couloirs Où passent comme en rêve Des ordures en costards Le peuple de la Grèce A la rue crie famine Son beau sang rouge engraisse Les traders qui le ruinent Dans l'Espagne qui chôme Parc' qu'il a poursuivi De Franco le fantôme Un juge est interdit La Syrie est en feu Le massacre est la norme Qu'est-ce qu'un civil peut Face à tant uniformes Moscou est sous la loi Des milliardaires brutaux Et l'on n'a toujours pas Fermé Guantanamo Un matin de brouillard De ville résignée Les hommes sans regard S'en vont au vent mauvais Et puis sur mon trottoir Paraît, emmitouflé Un gamin aux yeux noirs Rieur, vite croisé A trois pas une fille Portable sur l'oreille Souffle à je ne sais qui Quelques mots de soleil Elle dit mon chéri Tu me manques déjà Et c'est toute la vie Joyeuse qui est là