Tu es l'enfant que je n'ai pas voulu Tu es la mère qu'un jour je n'aurai plus Tu es l'ami que racontent les bardes Ma femme Tu es tout ceux que je n'ai pas aimés Vingt ans de peur y a pas d'feu sans fumée Et ce feu-là fragile je te le garde Ma femme Et puis conjugalement parlant On ne ressemble pas à ces gens Qui s'épousaillent et qui se taisent L'habitude a beau faire sa cour Notre petit foyer sur cour Cherche la mer et ses falaises Tu es l'enfant qui sanglote et s'endort Cet oiseau blanc qui revient vers le Nord Tu es l'oiseau de tiédeur et de plumes Ma femme Tu es la lionne qui veille des petits Qui sont aux autres pas les siens comme on dit Tu es la lionne aimante et redoutable Ma femme Et puis zoologiquement parlant On ne ressemble pas à ces clans Qu'on apprivoise et qu'on apaise L'habitude a beau faire sa cour Notre petit Kenya sur cour Cherche sa jungle et son Zambèze Tu es l'enfant étrange qui s'entête À préférer le genre humain aux bêtes Tu es l'enfant qui croit toujours au monde Ma femme Tu es la bouche des pauvres qu'on musèle Le poing tendu des manchots des rebelles Tu es l'espoir qui palpite et qui gronde Ma femme Et puis socialement parlant On ne ressemble pas à ces Durand Qui cocoriquent qui marseillaisent L'habitude a beau faire sa cour Notre petite patrie sur cour C'est un vieux sentier de Corrèze Tu es l'enfant qui supplie dans le noir Dis s'il-te-plaît raconte-moi une histoire Celle où le loup n'a pas mangé la chèvre Ma femme Et je murmure il était une fois Et te voilà partie à travers bois Petite chèvre accrochée à ton rêve Ma femme Et puis tout bêtement parlant Nous on ressemble à ces enfants Qui se réchauffent et qui se plaisent L'habitude a beau faire sa cour Notre petit bonheur sur cour Se cache entre ses parenthèses Tu es l'enfant que je n'ai pas voulu Tu es la mère qu'un jour je n'aurai plus Tu es l'ami que racontent les bardes Ma femme