Écoutez-moi Le monde égorge à son rythme D'autres que moi En feront bien quelques rimes De vous à moi Puisque la Terre est morose Permettez-moi De vous parler d'autre chose De ce chaton De sa pelote de laine De la chanson Bonne et douce de Verlaine Des angelots Au fronton des cathédrales Du père Hugo Au ventre des misérables De ces secondes Qui n'apportent pas grand-chose À notre monde Que la senteur d'une rose Écoutez-moi Le monde égorge à son rythme D'autres que moi En feront bien quelques rimes De vous à moi Puisque la Terre est morose Permettez-moi De vous parler d'autre chose Du papillon Qui se brûle et que l'on sauve De ce rayon Qui fait château notre alcôve De ces prénoms Qu'on grave sur un platane Comme un blason Armelle, Clément ou Jeanne Des dieux déchus Pour cause d'incompétence D'amants reçus Avec le prix d'excellence Écoutez-moi Le Monde égorge à son rythme D'autres que moi En feront bien quelques rimes De vous à moi Puisque la Terre est morose Permettez-moi De vous parler d'autre chose D'un adagio De Beethoven qui me drogue D'un blanc corbeau Sur l'épaule de Van Gogh D'un soleil bleu Suspendu sur les calanques Sauve qui peut Du temps perdu qui nous manque De cette minute Où l'on tire sa révérence En criant "Zut J'verrai plus le tour de France" Écoutez-moi Le Monde égorge à son rythme D'autres que moi En feront bien quelques rimes De vous à moi Puisque la Terre est morose Permettez-moi De vous parler d'autre chose