Ne crache pas sur ma moquette C'est à la bonne franquette Que, sincère, je te reçois T'essuie pas à mes rideaux Ou j'te botte le bas du dos Tu es chez moi Aujourd'hui, la politesse C'est un signe de faiblesse De lâcheté Pour ces débiles de mes fesses Qui viennent faire, sans complexe Leurs saletés Chez les autres de préférence Avec morgue, suffisance Et grossièreté Ne crache pas sur ma moquette Il existe des toilettes À cet usage, je crois C'est tout au bout du couloir J't'allume, j'te sers à boire Tu es chez moi On a beau m'dire doctement Qu'j'suis qu'un vieux con, qu'un croulant Qu'un grimoire On a beau faire, beau me dire Que t'es sourd, aveugle ou pire Blanc ou noir Quand t'es reçu par quelqu'un Sais-tu qu'tu peux t'tenir bien Sans déchoir? Ne crache pas sur ma moquette Ils m'ont gonflé les roupettes Quand j'tétais p'tit, plus que toi Mes proches, mes curés, mes maîtres Qu'ont essayé de me mettre Tous, bien au pas Si toujours, j'les assaisonne J'trouve, qu'aujourd'hui ça déconne Dans l'autre sens Qu'on démagogue, déraisonne Et que le monde se tamponne De l'enfance Comme toi, j'étais jeune et seul Mais je n'cassais pas la gueule Aux sans défense Ne crache pas sur ma moquette Je te reçois, te respecte Fais-en de même pour moi Les relations d'voisinage Ça remonte au fond des âges Qu'est-ce que tu crois? Si tu renvoies l'ascenseur Avec tendresse et pudeur Et émoi Si tu m'offres, en guise de fleurs Trois sourires et quatre pleurs De sous-bois Alors, mets-toi bien à l'aise Loin des puissants qui nous baisent Tu es chez toi