Le vent triste souffle dans le parc Comme dans un livre que je lus, enfant Où une écolière perdue était hagarde Le vent Il va casser, peut-être, le tulipier Il fait voir le dessous des feuilles, blanc Du vernis du Japon qu'il semble essuyer Le vent Le baromètre est descendu subitement Peut-être que ça va être un ouragan Il ne peut pas pleuvoir, mais on entend Le vent Dans les livres de prix, monsieur et madame d'Arvan Reviendraient, en pressant le pas, chez eux Vers un château tout bleu Malgré le mauvais temps Sortez de ma tête, ô manoirs moisissants Où devaient se passer d'étranges adultères En des temps tristes, en Angleterre Le vent Sortez de ma tête, gentilles écolières Qui jouiez à cache-cache dans la clairière Et reveniez vers le grenier sombre À cause du grand vent Sortez de ma tête, vieux marquis des villes Qui, dans des maisons pluvieuses, lisiez Virgile Dans des fauteuils à oreillettes Par des temps de vent Sors de ma tête, ma douce tristesse Et va-t'en vers le coteau fané, va-t'en Où va, sur un air un peu Chateaubriand Le vent