N'aurions-nous Jean Vasca N'aurions-nous joués nos bancos, Nos vies aux tables du hasard Sur des martingales dérisoires En de minables casinos Et puis quoi sur le quai vieillir En attendant le recruteur Qui vous aboie le jour et l'heure Du départ du dernier navire Mais qu'alors au dernier recours Nous monte aux lèvres un chant d'amour N'aurions-nous été du voyage Qu'en étranger, en clandestin À la douane du quotidien Ne déclarant que des mirages Et puis quoi ronger sa colère En ruminant ces carmagnoles C'est revanche, le rossignol Avant de rejoindre l'envers Mais qu'alors au dernier recours Nous monte aux lèvres un chant d'amour N'aurions-nous couru qu'à nos pertes Et trop de lièvres à la fois À prendre l'ombre pour la proie Aux croisées des routes désertes Et puis quoi se fondre anonyme À ces milliers de friselines Qu'un vent colporte vers l'oubli Rien l'écho mourant de nos rimes Mais qu'alors au dernier recours Nous monte aux lèvres un chant d'amour