Les gens de peu n'ont rien à perdre Ils n'ont jamais rien possédé Et le peu qu'ils auront gagné Ils savent encore le partager C'est toujours aux petites gens D'assurer les grosses besognes Et d'habiter les bas quartiers Où le soleil se fait prier Les gens de peu n'ont pas d'histoire Qui ferait l'objet d'un récit Le quotidien de leur mémoire C'est dans leurs mains qu'il est écrit Le quotidien de leur mémoire C'est dans leurs mains qu'il est écrit Ils ne connaissent pas l'orgueil Mais simplement la dignité Quand c'est aux urnes, citoyens On vote selon ses moyens Quand ils fréquentent les églises Ils ne veulent pas dépareiller Et pour faire oublier leur mise Se glissent dans les bas-côtés C'est avec des tout petits riens Qu'ils se fabriquent de grands bonheurs Sans rien attendre pour demain Le pain des rêves n'est qu'un leurre Sans rien attendre pour demain Le pain des rêves n'est qu'un leurre Et quand ils prennent la parole Juste pour dire ce qu'il faut Ils parlent sans relever le col En économisant les mots Parfois ils ont le verbe haut C'est pour mieux crier leur détresse Comme un bateau qui prendrait l'eau Et lancerait des S.O.S Ils ont le discours incertain Quand il faut parler de soi-même Ils savent ne parler de rien Et le plus souvent d'autre chose Ils savent ne parler de rien Et le plus souvent d'autre chose Quand il arrive à nos puissants D'avoir envie de faire la guerre C'est le sang noir des pauvres gens Qui va couler sur les frontières Et pour les en remercier On élève des monuments Avec dessus leurs noms gravés Honneur à tous les combattants Les avenues, les boulevards Ne porteront jamais leur nom Mais pour honorer leur mémoire Il reste le son du clairon Mais pour honorer leur mémoire Il reste le son du clairon