C'est le son qui m'emporte quand je cherche l'asile Quand j'étouffe, quand j'ai le mal de la ville C'est le seul qui m'apaise Le seul qui m'allège le temps d'une parenthèse C'est celui qui permet de méditer Un soupir, un moment de vérité C'est l'écho de mes joies, de mes peines Du battement du pouls qui résonne dans mes veines C'est le souffle de chacune de mes résolutions C'est le calme intérieur de ma révolution C'est le blanc qui pense Le vent de connivence Mais où est passé le silence? Mais où est passé le silence?! La misère et le bruit qui sont de mèche Puis je l'entend, puis je sens qu'elle approche Jamais tranquille, jamais paisible Ma rue grouille jours et nuits #Inaudible Le flot de dB Le vacarme s'épaissit Indécis, je me débat dans une vie haut-débit Ton tapage m'assourdit Je m'abime Et écrase le murmure de la voix qui m'anime Le silence, c'est le miel qui s'arrache Le tumulte perdu dans le souvenir de nos ruches Le silence c'est le cri du repos Qui s'arrache à prix fort au marché du répit Mais où est passé le silence? Mais où est passé le silence?! Et y a celui que je déteste Le vieux silence que je fuis comme la peste L'affreux silence qui accepte, qui consent, qui concède, qui jamais ne conteste L'honteux qui se dérobe, rase les murs Qui se défile pour masquer ses blessures Le silence prostré qui se renie Qui se dénigre et qui glisse dans le puis de l'oubli Un silence qui jamais ne témoigne Un silence que la faim nous empoigne Il est en place pour m'aggrafer la bouche Celui-là je le brise, je le couche Mais où est passé le silence? Mais où est passé le silence?!