Ce que l'avion croit une flaque Sans y voir des milliers de barques Ce qui nous apparaît des cieux Si minuscule et silencieux C'est le toit d'un monde inconnu Il abrite des avenues Des forêts de maisons d'écailles Des champs de nacre et de bataille La goutte, vue du firmament C'est le plus grand des continents Plus grand que des terres conquises Que dix mille pays et banquises Sous un camouflage d'écume L'homme y a caché sa fortune Et ce trésor, c'est ta mémoire Le croire, c'est pas la mer à boire Écoute au banquet des abysses Écoute sous la peau de l'eau Se répondre la voix d'Ulysse Et celle de Marco Polo Regarde à demi-endormies Les sirènes en dessous marins Les capitaines ennemis Trinquer d'un champagne d'embruns Écoute les éclats liquides Des galops de statues équestres Les bibliothèques humides Le ruissellement d'un orchestre Regarde ces âmes disparues Dansant sous des jets de lumière Dévalant le torrent des rues Au fond du grand cabaret de la mer Ce que l'avion croit une flaque Sans y voir des milliers de barques Ce qui nous apparaît des cieux Si minuscule et silencieux C'est le toit d'un monde inconnu Il abrite des avenues Des forêts de maisons d'écailles Des champs de nacre et de bataille La goutte, vue du firmament C'est le plus grand des continents Plus grand que des terres conquises Que dix mille pays et banquises Sous un camouflage d'écume L'homme y a caché sa fortune Et ce trésor, c'est ta mémoire Le croire, c'est pas la mer à boire Écoute au banquet des abysses Des enfants danser en riant Sur la mémoire des édifices Qu'avaient cru dresser leurs parents Regarde le petit voleur Sortir un génie de sa lampe Et d'un geste narguer les joueurs Au grand tiercé des hippocampes L'aveugle suivre les empreintes Des sandales de Marc Aurèle Et d'un coup de pinceau, le peintre Changer ses huiles en aquarelles Des mérous aux torses de chiens Sous le projo bleu des arènes Danser des tangos phéniciens Entre les bras de fausses phocéennes Écoute au banquet des abysses Les volcans jeter leurs fusées Nourrir les prochains sacrifices Et le monde s'y refuser