J'ai une certaine fascination pour les hochements de tête Bouche bée, mon cerveau est en hibernation depuis des décennies Les papillons me réjouissent, ils sont si colorés À l'orée de la nuit j'ai souvent peur que le jour ne revienne pas En phase sénile, je ne demande rien mais on m'injecte la morphine Je caresse les nuages de passion, le fruit de mon imagination n'est pas mûr Armure en pétales de rose pour protéger ma douce peau Je suis un enfant de la lune qui n'est pas malade Si j'utilise ma lame c'est contre moi, l'autre moi Celui qui quelquefois me fait pleurer Ma tête hésite sans cesse entre la gauche et la droite À gauche j'entends des voix, à droite j'ai des fantasmes J'entasse un par un de petits cailloux que chaque matin je ramasse C'est un peu comme une famille que chaque matin j'agrandis J'ai grandi ici, donc maintenant elle est très grande (ouais, ouais, ouais) Six, six, six, affiche la calculatrice (la calculatrice, Mandragore) Je n'choisis pas mes vêtements mais je choisis la mort de mon institutrice J'écris sur les murs (sur les murs) car je n'ai plus de place dans mon cahier (dans mon cahier) J'ai caché un couteau à beurre sous mon oreiller (sous mon oreiller) La pauvreté, quelle punition cruelle J'me venge sur les souris dans les ruelles de mon esprit (de mons esprit) J'ai lu beaucoup trop de livres (beaucoup trop de livres) j'en ai des vomissements littéraires J'déambule comme un mort dans le lotissement, comme un somnambule dans le cimetière J'discute avec mon ordinateur Le proviseur m'a dans l'collimateur Mon animal de compagnie effraie mes camarades de classe Fuck la DDASS J'ai caché mon grimoire dans mon coffre à jouet Ma mère m'abandonne comme un naufragé Bientôt orphelin, inch'Allah Vilain garnement, j'ai échangé ma maman contre mon internement Contre mon internement J'ai échangé ma maman contre mon internement J'ai échangé ma maman, j'ai échangé ma maman contre mon internement Contre mon internement, mon internement, mon internement, mon in-, mon internement ♪ La savane de mon propre mal J'me noie dans mon bol de céréales Un cimetière de cartables Nous sommes des figurines de sable Des filaments d'bave entre nos lèvres J'ai menti à mes propres rêves, j'ai tué le verbe Les mots dans un cercueil de parenthèses Mon cœur n'était qu'une prothèse J't'embrasse après qu'tu m'aies sucé Ton amour pour moi, je l'ai usé Tu as peur, du sang sur les écouteurs Des miettes de pain, des miettes d'argent, des regards sur moi, indifférents J'les pardonne tous, et toutes, les hommes seuls, et les femmes seules J'ai prédit mon avenir dans une flaque de mollards Prisonnier dans l'ordinateur L'amour est un oiseau migrateur Une horde de colombe s'abattra sur ton lycée J'entends le sifflet des oiseaux auto-tunés Les tornades feront voler les liasses de billets J'ai kidnappé l'espoir, j'ai demandé la rançon au désespoir Des scénarios déchirés, des enfants qui n'se reverront jamais Des enfants qui auraient dû se suicider, des destinés qui n'se sont pas dessinées Des relations qui n'se sont pas décidées