À la fin de la nuit Les yeux creusés comme des tombes En attendant la suite, ou la fin du monde Nos visages sont tristes Les yeux fermés comme des devantures de magasins fermés ou en faillite À la fin de la nuit Nos vies se comptent en seconde Seulement quelques centimètres Sur l'autoroute qu'on longe Nos regards sont vides, nos désirs sont des doutes Comme des tubes de dentifrice pressés jusqu'à la dernière goutte Et la nuit va disparaître Engloutie toute entière Par la ville, ses lumières et ses rythmes hypnotiques Et la nuit va disparaître Engloutie toute entière Par les journées d'ennui qui s'étirent identiques À la fin de la nuit Les yeux injectés de sang Danse avec les vampires Qui grincent des dents Faire l'amour comme des zombies Les yeux cernés comme un bandit en cavale qui est cerné par la police À la fin de la nuit Tout redevient comme avant Les fantômes se rapetissent Les monstres sont transparents Nos regards sont hantés Comme le sont les hôpitaux, les PMU, les abribus Les petits centres commerciaux Et la nuit va disparaître Engloutie toute entière Par la ville, ses lumières et ses rythmes hypnotiques Et la nuit va disparaître Engloutie toute entière Par les journées d'ennui qui s'étirent identiques