Gamines pointues, petites nouilles Que je chassais En zig, en zag, en zig, en zig, en zag Dans les rues que la trouille Cravatait Bouches roses qui léchaient des limonades Et des bonbons Toutes nues, toutes nues sous leur robe de parade Au parfum de savon La nuit d'étoupe t'étouffe et t'aspire Il faut rentrer Le dortoir sent la sueur et le Mir L'été Dans leurs corps, poupées de cire Le noir venu Je piquais les aiguilles de mes délires Rêves cornus Et je suçais mon pouce dans la nuit nègre En caressant mon chagrin vinaigre Madones épaisses aux sacs de skaï Venues des ZUP Toss-toss, pince-fesses, néons qui braillent "Hue, fais voir un peu sous tes jupes" Bouches rouges qui suçaient du gin Et du coca Qui attendent l'amour des magazines Le petit amour qui ne vient pas Sandwich au poing et clope au bec Loin des discothèques chics J'reniflais du groin les odeurs suspectes Entre deux cornets d'frites Et la nuit tombe au loin, et la nuit tombe au loin Comme une marraine Qui t'apporterait des paquets de cacahuètes Et des chocolats Et je mordais mon poing dans la nuit nègre En chatouillant mon chagrin vinaigre Balluches, galoches et chambres de bonnes Ah, c'était le bon temps Ta jeunesse piaffe dans les slows Les klaxons "Oh, petite veuve, viens dans mon carrosse Dans ma deux-ch'vaux d'argent Je te ballucherai, je te ferai la noce Viens, jolie machine à printemps" Lentement mes yeux de biche-pute L'aguichent et l'accrochent, but Faudra jouer serré avant qu'elle jaillisse La liqueur d'or du rut Cités-dortoirs, amours au carbone Je rêvais d'être roi Des balluches, des bagnoles, des saxophones Mais roi de n'importe quoi Alors j'suçais ses seins dans la nuit nègre En mâchouillant mon chagrin En trifouillant mon chagrin En papouillant mon chagrin vinaigre Et je mordais ses seins dans la nuit nègre En gribouillant mon chagrin En chatouillant mon chagrin En bafouillant mon chagrin vinaigre Et je froissais ses seins dans la nuit nègre En farfouillant mon chagrin Vinaigre, vinaigre