Les habitants du feu rouge n'ont plus qu'une main qui bouge Pendant que l'autre s'agrippe encore A l'éspoir de ne pas faire partie du décor Ils n'ont pas la haine, ils n'ont plus rien Que ce reflet d'eux mêmes qui s'estompe dans les glaces qui gênées se remontent Ils ont la même couleur que les murs Seuls leur yeux témoignent encore d'une aventure D'un raz-de-marée qui les a jetés là Marins des trottoirs sans ports ni belles histoires Les seuls embruns sur leur visage Sont ceux du dédain sur leur passage Les habitants du feu rouge bougent quand tout le monde s'arrête A contre-courant dans un monde en mouvement Un peu de répit dans la vitesse du mépris Le vert est leur ennemi Quand il libère les gens d'une réalité de la vie De ces hommes qui toutes les trois minutes montent sur scène En éspérant ne pas refaire un bide Juste histoire de remplir le leur Ce n'est pas eux mais leur estomac Qui est tordu rongé par le trac Ils sont prêts à tout même ne pas vous en vouloir D'avoir besoin d'un sémaphore pour les voir