Quand il est un peu pompette Il m'appelle rondelette Et me dit ne t'en fais pas Si les canons de la mode Se situent aux antipodes De ton look, ne t'en fais pas Toi qui hais les uniformes Tu as donné à tes formes Des reliefs que j'apprécie Toi qui hais les uniformes Tu as refusé les normes Dictées par l'anorexie C'est vrai qu'on vit une époque Où pas mal de gens se moquent Des nanas un peu dodues Avec toute une panoplie D'images pleines de poésie Telles que gros tas ou gros cul C'est vrai que le show-business Veut s'assurer que tes fesses Feront bander l'Audimat Et que si tu es actrice Chanteuse ou animatrice On t'écoute pas, on te mate Il ne sert à rien de geindre De s'aigrir, de se plaindre C'est pas bon pour la santé Mes frangines grassouillettes Surveillons notre silhouette Mais sans trop s'en alarmer Car la mode est arbitraire Et vous verrez, mes commères Que le jour n'est pas exclu Où les couturiers fantasques Viendront se pendre à nos basques Pour écouler leur tissu Alors nous serons, mes bonnes Prêtes à détrôner les connes De Madame de Fontenay Dans Vital et Marie-Claire Nous étalerons nos chairs Nos bouées et nos bourrelets Les jurys pusillanimes Applaudiront unanimes Au triomphe des rondelettes La minceur paraîtra terne Et, en ce qui me concerne Y a vingt ans que je suis prête