Les masses populaires en Europe ne sont pas opposées aux masses populaires en Afrique. Mais ceux qui veulent exploiter l'Afrique, Ce sont les mêmes qui exploitent l'Europe. Nous avons un ennemi commun Si tu veux avoir, un jour, dans les mains, une autre donne Connaître un autre discours que celui qu'on te façonne Sur ce dont souffre l'Afrique, ta démarche elle-même Te renverra à la porte de Thomas Sankara Là, tu la verras s'ouvrir sur une plaine de raison pure Qui passe l'envie d'en rire, tu peux en être sûr Une vérité qui éclate au visage sans trucage Ni mascara, la sincérité d'une voix sans carat À ceux qui pensent l'Afrique comme un clip de Shakira Où le blanc mène la danse et les nègres suivent le pas Dans l'insouciance légère que tu crois, chantant En ouvrant leurs bras, jeu auquel ne jouait pas Sankara Tu n'sauras pas depuis quand, ni même comment se mesure Le nombre de tonnes de litres d'hydrocarbures Mais c'est pas l'amour qu'a pu lui porter Jacques Foccart Qui nous lie; amour qu'a pourtant subi Sankara Loin de tout le rituel des constats larmoyants Des jérémiades habituelles, du paternalisme ambiant Nan, c'est un regard dans les yeux qui provoque l'embarras D'un Occident pernicieux Sankara Si tu penses que la misère en Afrique est inhérente au Fait que le nègre y serait trop fainéant, oh Apprends comment tes dirigeants régentent le néant D'un continent, et tu apprends Sankara Pas du genre de ces p'tits chefs pleins d'apparats Qui défilent en voiture blindée à la parade Ni un illuminé, ni un pharaon, un prophète ou un mara' Un soldat du Burkina: Sankara On nous demande aujourd'hui d'être complices de la recherche d'un équilibre. Équilibre en faveur des tenants du pouvoir financier. Équilibre au détriment de nos masses populaires. Non! Nous ne pouvons pas être complices. Non; nous ne pouvons pas accompagner ceux qui sucent le sang de nos peuples et qui vivent de la sueur de nos peuples [...] dans leurs démarches assassines La mort de quelques hommes peut avoir une incidence Sur l'avenir de pays faisant six fois la France Si le travail entamé pour y voir plus de justice et de droits Qu'on n'laissera pas finir à Sankara Quand tu voudras savoir pourquoi viennent tous ces noirs Tous ces gens quittant leur terre dans l'amer espoir De s'écorcher les mains pour moins que le SMIC horaire C'est de ce genre d'honoraire dont ne voulait pas Sankara Si tu penses qu'être l'Afrique implique de manière fausse De danser l'coupé/décalé, bouffer du riz en sauce Je n'parle pas des clowns qui prennent juste l'accent Et qui s'y croient; je parle de Thomas Sankara Le sang se déshydrate, le pétrole se raffine Si tu te dis, comme Squat, que l'État assassine Cherche un peu et tu verras, c'est pas un secret d'État Sans ça, Lumumba l'aurait dit à Sankara Si tu veux voir autre chose que la mort et ses vestiges Ces présidents qui s'arrosent pour leur seul prestige Vampires de leur peuple, commerçant des richesses et du sang Embarrassés par le cran d'Sankara S'il faut mentionner un chef d'État africain Dont il fallait se souvenir, dont on se souvient Pour n'avoir pas ramper devant l'hexagone Lui abandonnant les siens pour un trône, ce serait bien Sankara Si tu veux avoir, un jour, dans les mains, une autre donne Connaître un autre discours que celui qu'on te façonne Sur ce dont souffre l'Afrique, ta démarche elle-même Te renverra à la porte de Thomas Sankara La Bible, le Coran, ne peuvent pas servir de la même manière celui qui exploite le peuple et celui qui est exploité. Il faudra qu'il y ait deux éditions de la Bible et deux éditions du Coran.