Quand l'océan fourbu s'en vient lécher la grève Se dérobe et recule et déchire sans trêve Les algues ruisselantes pâturages des criques Arrachées aux jardins de la mer Atlantique Il est des hommes de ma terre Aux berges du pays Breton Qui sont moissonneurs de la mer Et récoltent le goémon Et lorsque la tempête a remué les eaux Les hommes vont chercher cette brousse des mers Et l'on entend souvent le pas de leurs chevaux Rythmant sur les galets de vieux refrains de guerre Les guerres de mon pays sont des luttes sans trêve Qui opposent nature à l'homme et à ces rêves Les seuls gémissement que l'on y puisse entendre Sont les plaintes du vent qui caresse la lande Marie, Marie je t'aime Et il fait beau à nouveau Et à l'abri de la chaumière Nous écoutions régner la mer Desséchée au soleil sur la dune ou les champs Un jour l'algue noircie est livrée à la flamme Et les goémoniers près des feux crépitant D'un vieux rite païen semblent ranimer l'âme Avant que la tempête ait rougi de ses feux Les rochers d'Ouessant et la mer Groisillonne Les hommes d'océan ont imploré leurs dieux Afin qu'une fois de plus la récolte soit bonne Il est des hommes de ma terre Aux berges du pays Breton Qui sont moissonneurs de la mer Et récoltent le goémon Et lorsque le soir sur la lande Tu ramènes les bêtes au clos Là-bas sur les sels de Guérande Monte le dernier chant d'oiseau Marie, Marie je t'aime Et il fait beau à nouveau Et à l'abri de la chaumière Nous écoutions régner la mer