Tu t'entêtes À croire que c'est impossible Tu t'entêtes On se balade en ce dimanche ensommeillé Nos pas nous mènent là où nos pieds les suivent Evidemment nous nous perdons Je veux dire par là que nous perdons de vue les objectifs Nos mains et nos yeux partent à la dérive Nous nous trouvons devant le zoo Une petite fille à côté de nous dit: "on va au zouz?" Sa mère la reprend: "on va au zoo, ma chérie, au zoo, pas au zouz" Alors nous écoutons la mère... et nous entrons Tu t'entêtes Comme toi seule sait t'entêter Tu t'entêtes Oui tu pourrais bien en faire ton métier Tu t'entêtes Des fois je ne sais même pas à quoi Tu t'entêtes Mais j'aime bien, j'aime bien, je sais pas pourquoi "Le plus chiant dans un zoo, c'est les animaux" Tu ne relèves pas mon trait d'humour Ca te plaît bien d'habitude quand je râle Tu t'es arrêtée net C'est cet éléphant là-bas qui retient ton attention? Je le vois bien, tu es comme fascinée Par cet éléphant gris Un spécimen d'Asie je crois À la peau satinée par endroits et fripée à d'autres Tu ne souhaites qu'une chose, c'est évident T'en approcher Déjà le monde autour a disparu Tes yeux scrutent l'animal Comme s'il s'agissait d'un paradis perdu D'une cathédrale Ou d'un signal extraterrestre Et sans même que je m'en aperçoive Tu n'es plus à mes côtés Tu as franchi l'enclos Tu es si belle Suspendue à ses oreilles Pour essayer de lui monter dessus Des oreilles immenses! Et à bien y réfléchir Je crois que c'est un éléphant d'Afrique Ca y est, tu le chevauches Est-ce qu'on dit chevaucher Quand ce n'est pas un cheval? Vous passez ensemble l'enclos Comme des complices de toujours Je te vois t'éloigner, rapetisser sur son dos Et disparaître plus loin derrière les stands de sucreries Tu es si belle Tu es si belle Quand tu t'enfuis