Sombre est ta solitude, voyageur, pauvre guerrier sans peur Dans la gare de nulle part, tu attends ton prochain départ Où elle n'y sera pas, celle que tu cherches et qui n'existe pas Et qui n'existe pas "Nous étions heureux Tous les deux", disaient les amoureux Et toujours le temps passe, qu'est-ce que tu veux qu'on fasse? C'est la mort qui grimace, c'est la mort qui grimace Sombre est ta solitude, voyageur, pauvre guerrier sans peur À travers la vitre embuée, tu vois le paysage qui défile Les poteaux de téléphone et les fils et enfin les champs de blé qui te prennent à rêver Qui te prennent à rêver Te rappelles-tu la table en fleurs, ta mère et tes sœurs Ton père et son déshonneur? Sombre est ta solitude, voyageur, comme tu pleures, pauvre déserteur Et soudain tu sens la douleur, et soudain tu sens ton cœur Il ne te reste plus que quelques heures, voyageur, bientôt tu meurs Bientôt tu meurs Après-demain comme avant-hier, tout retourne à la poussière Et ne subsiste que le destin de tes passages dans les trains De ton visage et du sien, de tes pas sur les chemins Dors tranquille, ce n'est rien, juste un voyage juste un peu plus loin "Nous étions heureux Tous les deux", disaient les amoureux Et toujours le temps passe, qu'est-ce que tu veux qu'on fasse? Tu vois la mort en face, c'est la vie qui grimace Et toujours le temps passe Quoi? Quoi, corbeau qui passe dans le ciel? Dis-moi où sont les hirondelles Quoi? Quoi, corbeau qui passe dans le ciel? Dis-moi où sont les hirondelles Quoi? Quoi, corbeau qui passe dans le ciel? Dis-moi où sont les hirondelles Quoi? Quoi, corbeau qui passe dans le ciel? Dis-moi où sont les hirondelles...