J'aimerais tant rêver être prisonnier de l'oreiller Chuter, tomber puis me cogner Dans le cadre du lit, me réveiller Allumer la lampe à mon chevet Pousser d'un geste le cendrier Sentir le frais me rhabiller Poser mes pieds sur le parquet D'ici deux heures, tout sera éteint Dix pour la grande, la petite près du un Dis si tu veux, que c'est lâche, que c'est chien Dis si tu peux, que là où j'erre, je vais bien J'aimerais tant rester être passionné par ces contrées Lutter, y croire, ne pas connaitre la vérité T'écrire cette lettre sans la gommer Ravir tes souvenirs puis m'effacer Teinter mes restes et leur fumée Essuyer ma peine sur le plancher D'ici deux heures, tout sera éteint Dix pour la grande, la petite près du un Dis si tu veux, que c'est lâche, que c'est chien Dis si tu peux, que là où j'erre, je vais bien La tempe posée sur le palier Je vois les pieds du brancardier Une larme blanche fuit ma cornée J'entends pleurer... J'entends parler, je suis cité Puis soudain comme une idée Si je me tue - votre monde n'existe plus Puis soudain comme une idée Si je me tue - votre monde n'existe plus