Général, Je naquis lorsque la Patrie périssait. Trente mille français vomis sur nos côtes Noyant le trône de la liberté dans des flots de sang. Tel fut le spectacle odieux qui vint le premier frapper mes regards. Les cris du mourrant, les gemissements de l'opprimé, Les larmes du desespoir environnèrent mon berceau dès ma naissance. ♪ Puis vous quittâtes notre île, Et avec vous disparût l'espérance du bonheur. L'esclavage fut le prix de notre soumission. J'espérais quelque temps pouvoir aller à Londres Vous exprimer les sentiments que vous m'avez fait naître Et causer ensemble des malheurs de la Patrie. Mais l'eloignement y met obstacle. Je suis, avec respect Général, v Otre très humble et très obéissant serviteur. Napoléon Bonaparte Auxone en Bourgone, 12 juin 1789