Sauf des mouchards et des gendarmes, On ne voit plus par les chemins, Que des vieillards tristes en larmes, Des veuves et des orphelins. Paris suinte la misère, Les heureux mêmes sont tremblants. La mode est aux conseils de guerre, Et les pavés sont tout sanglants. Oui mais! Ça branle dans le manche, Les mauvais jours finiront. Et gare! à la revanche Quand tous les pauvres s'y mettront. Quand tous les pauvres s'y mettront. On traque, on enchaîne, on fusille Tout ceux qu'on ramasse au hasard. La mère à côté de sa fille, L'enfant dans les bras du vieillard. Les châtiments du drapeau rouge Sont remplacés par la terreur De tous les chenapans de bouges, Valets de rois et d'empereurs. Oui mais! Ça branle dans le manche, Les mauvais jours finiront. Et gare! à la revanche Quand tous les pauvres s'y mettront. Quand tous les pauvres s'y mettront. Demain les gens de la police Refleuriront sur le trottoir, Fiers de leurs états de service, Et le pistolet en sautoir. Sans pain, sans travail et sans armes, Nous allons être gouvernés Par des mouchards et des gendarmes, Des sabre-peuple et des curés. Oui mais! Ça branle dans le manche, Les mauvais jours finiront. Et gare! à la revanche Quand tous les pauvres s'y mettront. Quand tous les pauvres s'y mettront. Le peuple au collier de misère Sera-t-il donc toujours rivé? Jusques à quand les gens de guerre Tiendront-ils le haut du pavé? Jusques à quand la Sainte Clique Nous croira-t-elle un vil bétail? À quand enfin la République De la Justice et du Travail? Oui mais! Ça branle dans le manche, Les mauvais jours finiront. Et gare! à la revanche Quand tous les pauvres s'y mettront. Quand tous les pauvres s'y mettront.