On était des dizaines D'obligés ou de rêves À crever les eaux d'la mer Avec un monde à bâtir Des enfants du partir Lancés dans l'horizon Le vent dans l'avenir Pis le voyage pour de bon Dans les bras de la houle La boussole en dérive On se r'troussait la brise Dans l'destin chavirant D'elle Immense La vieille mère-chanson Qui nous avaient endormis Sur un air d'espérance On était des centaines On la savait encore On l'apportait partout Du désir à la mort Le chant, comme un cri Pour s'accorder les sueurs Les métiers puis les "si" Puis les battements du coeur Dans le ciel incertain On tirait de quoi vivre Et des terres en défriche On cultivait le temps D'elle Immense La vieille mère-chanson Qui nous avaient consolés Sur un air d'espérance On était des milliers La patrie éventrée À voler de mémoire Et de nos propres airs On s'inventait des murs Puis des chemins pointillés De village en courage En maisons rapprochées Dans les faits et les gestes Les chansons en canon On mit les s'melles battantes Et le pas militaire D'elle Immense La vieille mère-chanson Qui nous avaient faite rêver Sur un air d'espérance Pis l'ampleur Pis les souhaits Pis les "chacun de son bord" Bientôt jusqu'à tomber dans les trous de mémoire Peut-être qu'un jour On serait des millions À se r'trouver l'idée Dans la même chanson D'elle Immense La vieille mère-chanson Celle qui nous réveillera Sur un air D'elle Immense La vieille mère-chanson Celle qui nous réveillera Sur un air D'elle Immense La vieille mère-chanson Celle qui nous réveillera Sur un air D'elle Immense La vieille mère-chanson Celle qui nous réveillera Sur un air d'espérance D'elle Immense La vieille mère-chanson Celle qui nous réveillera Sur un air