René, la vie sans toi n'est qu'un souffle de vie La musique sans toi, est-ce encor' la musique? Dans mon cœur orphelin, un rêve inassouvi Te fait me revenir en couplets nostalgiques De tant de souvenirs que mon cœur emmitoufle Tu resteras ma joie, mon amour, mon mari De mon premier soleil jusqu'à mon dernier souffle René, tu resteras le bonheur de ma vie Le soir où ton regard a croisé mon chemin J'ai senti sous mes pieds se dérober la terre Qu'aurais-je été sans toi qui m'as pris par la main Pour unir à jamais nos vies si singulières Et je revois Papa, dans l'hôtel de Toulouse Quand, pour te présenter, j'avais dû lui mentir Mon cœur adolescent s'affolait sous ma blouse, Mais mentir par amour, est-ce vraiment mentir? Et puis ce fut Paris et nos premiers contrats Nos premiers cabarets dans la nuit de Pigalle Imposant, malgré tout, mes morceaux d'opéra Pour tracer mon chemin vers la Coupe Mondiale Je nous revois, René, sillonnant notre France Roulant de bal en bal jusqu'à l'épuisement Sans jamais s'arrêter, avec pour récompense Le doux crépitement des applaudissements Nos milliers de galas, nos onze Tours de France Et l'auto qui fendait la ferveur du public Nos fous rires amoureux, nos amis, nos vacances Qui provoquaient nos joies sur un simple déclic Je n'oublierai jamais la maison de Nogent Que tu as voulue pour moi comme un nid de douceur Toute parée de fleurs et d'arbres de cent ans Qui restera pour moi la maison du bonheur Lorsque la maladie voulut nous séparer J'aurais donné pour toi tout le sang de mes veines Et tout abandonné pour ne pas te quitter J'aurais laissé ma vie pour partager la tienne Et comment oublier, quand tu rendis les armes Que j'ai joué pour toi pour la dernière fois Sur mon accordéon qui partageait mes larmes L'air que tu aimais tant, "le berger d'autrefois" Tu n'avais qu'un seul but, que ma vie soit sereine Que je n'aie pas d'ennuis était ton seul souci Pour m'avoir tant donné, pour nos joies, pour nos peines Face à l'éternité, mon cœur te dit merci