Que de sang a coulé en vain, dont se sont bâfrés tous ces chiens Ces fossoyeurs impitoyables, larbins des flics et des notables C'est tout le Paris populaire, qui avait traversé tant de guerres Que froidement on décapite à partir de juin 48! Les barricades se levaient Au son du tambour qui roule Tandis que quelques vieux croulants ordonnaient De faire tirer dans la foule Souviens-toi, parisien, souviens-toi jusqu'à la fin! Souviens-toi, parisien, souviens-toi des journées de juin! Et Napoléon le petit, profitant du désordre ambiant Déclara sauver le pays en se proclamant prince-président Les survivants reprirent les armes Les barricades furent remontées Et dans un immense vacarme, on lança des assauts désespérés! Vous verrez bien tout à l'heure comment on peut mourir Pour vingt-cinq francs par jour C'écriait le député Baudin Juste avant que vienne son tour Souviens-toi, parisien, souviens-toi jusqu'à la fin! Souviens-toi, parisien de la mort du député Baudin! Et la sanglante répression ne se fit bien sûr pas attendre Exécution sans sommation des insurgés venus se rendre On fit tirer sur les fenêtres fusillades des boulevards Ordonnant de viser les têtes, de tuer femmes, gosses et vieillards Bourgeois, soldats, comme artisans, étudiants, jeunes gens et ouvriers Furent écrasés dans le sang et l'on massacra les prisonniers Souviens-toi, parisien, souviens-toi jusqu'à la fin! Souviens-toi, parisien du 2 décembre 51! Et puis l'Empire s'effondra comme s'effondrent tous les empires Sedan fut sa Berezina, la capitulation son dernier soupir Le changement se fit en douceur la 3ème sut prendre le relais En massacrant avec bon cœur quelques trente-cinq mille fédérés! Souviens-toi que les boulevards Sont rouges du sang des Communards! Souviens-toi parisien, souviens-toi jusqu'à la fin! Souviens-toi, Parisien, des fusillés du petit matin! Souviens-toi parisien, souviens-toi jusqu'à la fin! Souviens-toi, Parisien, des fusillés du petit matin!