Riches ou pauvres quoi qu'on fasse sur la Terre Notre existence est une chose éphémère Et des pendules le tic tac incessant Semble nous dire "tout passe avec le temps" Voici l'enfant qui vient d'venir au monde Sa mère penchée vers sa petite tête blonde Vers la pendule placée près de son lit Jette un regard et soucieuse se dit Si l'on pouvait arrêter les aiguilles Au cadran qui marque les heures de la vie Nos petits enfants si mignons, si gentils Grandiraient pas pour déserter leur nid Lorsqu'à vingt ans, un jour, ils se marient Sans un regret, ils partent et vous oublient Et les mamans dont ils brisent l'espoir Pensent "on voudrait près d'soi toujours les voir Rester petits garçons ou petites filles Si l'on pouvait arrêter les aiguilles" Dans les campagnes ainsi que dans les villes Règne le calme et chacun vit tranquille Sans se douter qu'un orage gronde au loin Pour bouleverser la paix du genre humain Un peu partout, en Europe, en Afrique Les noirs dessous de l'infâme politique Sèment la guerre, horreur de tous les temps Que nul ne peut arrêter et pourtant Si l'on pouvait arrêter les aiguilles Au cadran qui marque les heures de la vie On n'entendrait plus le tocsin sonner Pour enlever nos fils à leurs foyers Quand à l'instant où tous les bras travaillent Quoi de plus triste que l'heure des batailles Peut-être qu'un jour, retrouvant sa raison L'homme maudira la guerre et ses passions Plus de tueries ni d'hommes qui se fusillent Si l'on pouvait arrêter les aiguilles