Il est un petit nid où j'aime à me blottir Un petit nid bien doux où j'aime à m'endormir Un petit nid charmant au creux de ton épaule Où je rêve enivré des cheveux qui me frôlent Aux trésors qu'à moi seul câlinement tu livres Il est ma raison d'être et ma force de vivre Lui seul peut ici bas mes peines adoucir Le tendre petit nid où j'aime à me blottir Il est un petit nid où j'aime à me blottir, Souhaitant que les nuits ne puissent pas finir Et, lorsque le soleil vient frapper la fenêtre Je le maudis tout bas d'avoir osé paraître C'est que vont revenir avec la pâle aurore Les soucis que la nuit pouvait cacher encore, Qu'il serait long le jour sans le doux souvenir Du tendre petit nid où j'aime à me blottir Il est un petit nid où j'aime à me blottir Mais, sous le poids des ans, las je me sens vieillir Laisse moi donc encore au déclin de ma vie Poser bien doucement ma tête endolorie Sentant de tes deux bras la divine caresse S'évanouira d'un coup ma lugubre détresse Dès lors, je ne verrai pas mes cheveux blanchir Caché dans le doux nid, ou j'aime à me blottir Il est un petit nid où j'aime à me blottir Mais, je sens que la Mort me guette et va venir Ah! ne t'éloigne pas, auprès de moi demeure, Je voudrais tant pouvoir, en cette dernière heure, De la séparation, de l'ultime retraite Au creux de ton épaule encor poser ma tête, Pour que je puisse enfin à jamais m'endormir, Dans le doux petit nid où j'aimerais mourir.