J'ai quitté la Nouvelle Orléans Le matin du printemps Pour aller à Jackson vers le Nord Tenter la fortune encore Là j'ai maudit l'argent, étranger J'trouvais ni boire ni manger Et j'ai eu envie d'retourner Au bord du Lac Pontchartrain A ch'eval j'ai passé la journée Sur les essieux d'un train Le soir j'étais seul et sans amis En territoire ennemi Une fille aux yeux de sombre velours En passant m'a dit bonjour Et je suis tombé en amour Au bord du lac Pontchartrain Je lui ai dit "Jolie Créole Mon argent ici n'vaut rien Et je n'ose pas dormir dehors De peur des alligators" Soyez bienvenu, monsieur Et chassez toutes ces tristes pensées Ma nourrice accueille les étrangers Au bord du lac Pontchartrain Chez sa nourrice elle m'a conduit En me tenant par la main Ses cheveux sur ses épaules tombaient En noires bouclettes de jais Tenter de dépeindre sa beauté Ce s'rait vain de le tenter Tant elle était belle, ma Créole Au bord du lac Pontchartrain J'lui ai demandé de m'épouser Elle m'a dit "J'aime un marin Il navigue au loin sur la mer C'est lui que mon coeur espère" Elle dit que toujours elle l'attendrait Que libre elle resterait Jusqu'à c'qu'il r'vienne vers sa Créole Au bord du lac Pontchartrain Alors adieu, jolie Créole J'te r'verrai plus, j'crois bien Mais je n'oublierai jamais ces heures Passées si près de ton coeur Et dans chaque réunion où j'irai Mon verre, je le lèverai À la santé d'la jolie Créole Au bord du lac Pontchartrain