Il est cinq heures du matin dans les îles Et le soleil va bientôt se lever Il est midi, quelque part au Brésil Et, à Paris, tu dois être en beauté Moi, je suis là, aux lèvres un goût de cendres Si loin de toi, si proche pourtant Il n'est nulle part au monde où l'on m'attende Nul endroit où je sois porté absent À part toi, à part toi À part toi et un petit garçon blond À part toi, il n'y a Rien au monde que j'appelle ma maison Ô mon amour, ma douce, ma violente Je pense à toi comme on se jette à l'eau Et le silence, au fond de mon coeur, plante Ton absence comme un couteau Les mots d'adieu nous déchirent les yeux Et les mouchoirs n'y peuvent rien changer On les agite au long des longs trains bleus Et l'on sourit quand on voudrait hurler À part toi, à part toi À part toi et un petit garçon blond À part toi, il n'y a Rien au monde que j'appelle ma maison Les mots d'amour sont comme des cerises Ils laissent aux lèvres des traces rouges et douces Bonbons, chevaux, châteaux, lumières grises Et ton empreinte dans la tiédeur des mousses Les mots de mort font le tour de la Terre À la radio, on parle de combats Où des enfants, armés de simples pierres Jouent à la guerre contre de vrais soldats À part toi, à part toi À part toi et un petit garçon blond À part toi, il n'y a Rien au monde que j'appelle ma maison Il est cinq heures du matin dans les îles Et le soleil glisse sur les rochers Il est midi, quelque part en exil Et, où que tu sois, tu dois être en beauté À part toi, à part toi À part toi et un petit garçon blond À part toi, il n'y a Rien au monde que j'appelle ma maison À part toi, à part toi À part toi et un petit garçon blond À part toi, il n'y a Rien au monde que j'appelle ma maison