Tout au nord du quartier ouest Abritées par de hauts murs gris Il y a les aciéries Ou plutôt ce qu'il en reste Car on ne voit plus de fumée Au-dessus des cheminées Plus de rumeurs de machines Dans les couloirs de l'usine Les seuls bruits que j'entends Ce sont les longues plaintes du vent Qui se cogne dans le soir Contre les murs sans mémoire Accroché au grand portail Il y a un écriteau Dont la vieille peinture s'écaille Fermeture plus de boulot Et on ne voit jamais d'enfants Dans les ruelles du quartier À peine quelques passants Qui se hâtent de rentrer Et les seuls bruits que j'entends Ce sont les longues plaintes du vent Qui se cogne dans le soir Contre les murs sans mémoire Quelques vieux dans un café Sur un tapis de cartes usé Viennent à bout de leurs journées À petits coups de blanc limé Ils parlent comme sans y penser À demi-mots à demi-pleurs Des jeunes qui s'en sont allés Ailleurs monnayer leur sueur Et les seuls bruits que j'entends Ce sont les longues plaintes du vent Qui se cogne dans le soir Contre les murs sans mémoire Sur le faubourg de temps en temps Se glisse l'appel d'une cloche Ça n'est jamais pour une noce Y'a plus que des enterrements Alors autour des tables en bois Pour que les vides ne se voient pas Ils parlent de se mettre à l'aise Et ils espacent un peu les chaises Les seuls bruits que j'entends Ce sont les longues plaintes du vent Qui se cogne dans le soir Contre les murs sans mémoire Oh les seuls bruits que j'entends Ce sont les longues plaintes du vent Qui se cogne dans le soir Contre les murs sans mémoire Tout au nord du quartier ouest Abritées par de hauts murs gris Il y a les aciéries Ou plutôt ce qu'il en reste Car on ne voit jamais d'enfants Dans les ruelles du quartier À peine quelques passants Qui se hâtent de passer Et les seuls bruits que j'entends Ce sont les longues plaintes du vent Qui se cogne dans le soir Contre les murs sans mémoire Oh les seuls bruits que j'entends Ce sont les longues plaintes du vent Qui se cogne dans le soir Contre les murs sans mémoire