A ceux qui dansent les yeux fermés A ceux qui rient à l'étouffée A ceux qui pensent les bras croisés A ceux qui crient le poing levé A ceux qui n'ont rien compris Mais qui sont carrément d'accord A ceux qui ont tout compris Mais qui feraient tout pour avoir tort A ceux qui parlent haut et fort Et que plus personne n'écoute A ceux qui se taisent en remords A ceux qui nourrissent le doute Aux imbéciles heureux Aux aigris, aux fatalistes Aux indignés, aux courageux Aux timides, aux utopistes Circulez Y'a rien à voir Remballez Vos étendards Du balai Il va pleuvoir Circulez Y'a rien à voir A ceux trop petits pour voir A ceux trop grands pour s'émouvoir A ceux qui supputent et supposent Qu'il se mijote quelque chose A tous ceux qui m'écoutent Et qui voudront bien m'applaudir Aux autres qui s'en foutent Parce qu'il l'auront bien vu venir J'vous en prie faites-moi confiance Puisque vous ne saurez jamais Ce qui se trame en confidence Derrière les blindages épais De cette forteresse immense Et de ces façades austères Se cachent les secrets défense Les plus effrayants de la terre Je n'ai rien à vous remettre Je n'ai rien à vous apprendre Vous envoyant gentiment paître Car vous paierez tout pour attendre Je n'ai pour votre gouverne Que ce spectacle lumineux De baratins en balivernes Et de cotillons dans les yeux Je suis du bon côté du mur Des barbelés, des rubalises Le mystère scellé au plus sûr De mes deux mainmises Seul au micro de la tribune Je viens vous prendre le pouls Et vous prie de suivre la lune Cependant restez dans les clous