Les têtes sont pleines et les chiens s'font soignés Ma table vaut à peine mieux que la poubelle de leurs foyers Les flammes m'ont gagnées quand j'ai vu sa vie s'éloigner Mon frère maudit mon sort, et leur p'tit confort Hier matin, en réveillant ma fille j'ai vu qu'elle n'allait pas bien Chaude comme les braises Paniqué j'ai courru chercher ma mère Et rapidement elle a déballée la rue La petite frissonait, blottie sous les couvertures Dans tout mes états, j'trouvais de l'air près d'une ouverture Les femmes criaient, surement la mienne plus que les autres Quand ma mère m'a tiré par l'avant bras, près de la porte Elle m'a dit "J'vais vite à l'oued prendre des plantes Et à la grâce de Dieu la fièvre va redescendre" La décoction n'y fit rien, elle avait 40 Et commencait à délirer, les yeux se révulsant Dans mes tampes, j'entendais mon coeur Qui pérforait mes tympans Se mêlant aux voies des femmes Qui récitaient les vers du Coran La mienne à cèdé à l'hystérie Ne tenant plus j'ai attrapé ma fille Et affronté cet hiver terrible En sortant, les voisins, qui partaient au Souk Me dirent que les combats d'hier Détruirent la route qui mène a Mossoul Alors j'ai marché, marché comme un chien Avec une fillette dans les bras Pensant au matin, avec mes rêves morts dans les draps Et puis, les bombes et mes proches Qui sont morts dans les caves Le vent glacé, sec, à gercé mes lèvres J'ai érré des heures avant de voir les minarets qui s'élèvent Le temps de trouver l'hôpital, une éternité J'ai penetré dans l'entrée, Nassima était inanimée Il y avait là des centaines, des centaines de gamins Ils l'ont couchée seule, j'l'ai tenue deux jours par la main Pire que la torture! Ils ont fait au mieux Avec des moyens de fortune Mes yeux et mon âme s'perdirent alors dans la brume Que puis-je dire d'autre? Ma petite fille est morte d'un rhume Ce matin, j'inspire profondement Avec ma ceinture dans les mains Un portrait de Nassima sur le coeur Essayant de chasser les spasmes J'met son doux visage sur la peur Et rien ne pourra me la rendre, je sais Pas besoin pour ça d'un grand procès J'tape là ou ces cons se massent pour empocher La haine est la plus forte, bien corrosive Jadis j'étais un homme, là j'ai mon coeur sur un explosif Les têtes sont pleines et les chiens s'font soignés Ma table vaut à peine mieux que la poubelle de leurs foyers Les flammes m'ont gagnées quand j'ai vu sa vie s'éloigner Mon frère maudit mon sort, et leur p'tit confort Alors doucement j'ai approché