L'alarme qui sonne, on est lundi matin Je me lève, je me lave, je mange une bouchée de pain Le costume, le trafic, le bureau dans les airs Les coutumes pathétiques d'un travailleur ordinaire Jour après jour, c'est toujours la même rengaine Je voudrais bien m'en sortir mais j'ai pas une maudite cent Ma job de misère paie à peine plus que rien Mais c'est juste assez pour que je recommence demain La fin du mois est encore loin pour oser y penser Ça sert à rien de m'en faire, je trouverai une façon d'arriver Qu'est-ce tu fous à soir? On va-tu boire un petite frette? Ou bien jouer de la guitare en fumant des cigarettes L'alarme qui sonne encore, on est mardi matin C'est l'heure de recommencer mon train train quotidien Au moins, ma gueule de bois me rappelle que je suis vivant Parce qu'à peu près tout le reste me tue par en-dedans Il y a un show au bar L'entrée coûte juste dix piastres À peine deux bières de moins à boire Pour se saouler la face J'ai le goût d'en virer une Même si je me lève tôt demain Dépenser ma fortune Boire jusqu'au p'tit matin Une amertume qui descend bien Mercredi matin, l'alarme qui sonne encore Je réussis à me sortir du lit après bien des efforts Aujourd'hui, je me lave pas, je change la couleur de ma cravate J'essaie un peu n'importe quoi pour que ma vie soit moins plate L'aiguille sur l'horloge tourne pas assez vite à mon goût Une autre journée qui dure mille Heures mais qui en paie juste huit au bout À la longue, ça use de me sentir aussi inutile Ça fait vraiment chier d'être le héros d'une histoire aussi futile L'électricité, le loyer, le téléphone Te rappelles-tu quand notre cash nous servait à avoir du fun Pas juste à faire rouler un char ou à payer des factures À l'époque pas si lointaine où c'était correct d'être immature Jeudi, l'alarme qui sonne de plus en plus fort Fidèle à mon habitude, j'arrive un peu en retard Le boss est pas content, ça tombe bien, moi non plus Mais, comme j'ai besoin d'argent, Je vais le laisser me traiter en trou d'cul Il y a un show au bar L'entrée coûte juste dix piastres À peine deux bières de moins à boire Pour se saouler la face J'ai le goût d'en virer une Même si je me lève tôt demain Viens flauber ta fortune Boire jusqu'au petit matin Oublier tout ce qui nous importune On va monter le son Hurler à la lune Abuser du houblon Finir ça avec deux oeufs bacon Enfin, Dieu merci, On est vendredi Encore quelques heures de torture Après, j'ai la paix, c'est sûr Deux jours à me faire accroire qu'il y a rien qui m'attache Deux jours pour oublier que je suis prisonnier de mon cash Quand j'étais jeune, je m'étais juré de jamais vivre pour ma routine Mais à c't'heure, C'est à la sueur de mon front qu'elle roule, la criss de machine Je voulais me battre pour un monde Meilleur contre les bandits de l'État Mais une fois que tu te bats de L'intérieur, c'est facile d'emboîter le pas