Fin de week-end merdique dans une banlieue merdique Pas de potes, pas de fric, que des désillusions Je traîne mon enfer mental le long des routes nationales Sous la pluie hivernale, tout seul et sans un rond Les grilles rouillées des pavillons défilent Géraniums au balcon, bagnole dans le jardin Grillages défoncés, stations service fermées, Hôpitaux immenses, usines dans le lointain Parfois la croix verte d'une pharmacie Se reflète sur le trottoir battu par la pluie Et toujours ces miasmes morbides Toujours ces relents de suicide Les yeux éteints, la tête vide Envie de se barrer. partir sans jamais revenir Tourner le dos aux souvenirs Acheter un billet de train, pour un aller simple. Parkings sans voitures, containers pleins d'ordures Et pas un chat bien sur, façades dégeulasses Mes tempes bastonnent, mes oreilles bourdonnent Mon cerveau déconne, encore ces angoisses Je me ramasse un poteau, je roule dans le caniveau J'ai du sang plein le blaire, et envie de gerber Trop de nuits sans sommeil, trop de jours tous pareils Que ces relents industriels qui ruinent ma santé Et "le ciel bas et lourd qui pèse comme un couvercle Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis" Et toujours ces miasmes morbides Toujours ces relents de suicide Les yeux éteints, la tête vide, envie de disparaître. Trop lâche pour pouvoir me flinguer Ni pour avaler ces cachets Qui m'auraient embarqué enfin pour un aller simple...