Ces murs fatigués, gonflés, imbibés De ce vestige qui résiste avec peine (Ils ne pensent qu'à pleurer) La voûte de verre au squelette rouillé Se reflète dans ces flaques de sel (Et continuent de ramper) La bonde a lâché sous la pression des premiers Qui ont ouvert les vannes et se plaignent Leur morale d'esclave qui les éprouve Les étouffe et les noie dans leur fiel Gémir Souffrir Ces grilles ouvragées, rongées, immergées Qui jadis protégeaient de la haine (La pudeur envolée) Les lanternes figées aux flammes asphyxiées Qui se fatiguent et s'éteignent (Sous le souffle infligé) Mon souffle s'épuise et meurt inondé par ces êtres Toujours plus nombreux qui gémissent sans cesse Ils pleurent et se répandent, sans gêne Et crachent leur sel, sans peine Sans peine Autour de moi les victimes gonflées Innocentes au dos fatigué par le poids des années Des années Des années Dressé, droit et fier Ne jamais se laisser emporter Maintenir émergé Le souvenir de ce sanctuaire décimé Reconstruire la cité, pour que la pudeur et la décence reviennent Que notre fierté explose à la face de ces victimes éternelles Qui ne cessent de nous noyer dans leurs larmes de haine Qui ne cessent de nous noyer dans leurs larmes de peine