Je me déplace Tout doucement et ça m'arrange Comme une limace Sans trop forcer je me balance De gauche à droite au ralenti Le monde est si joli au ralenti J'ai tout le temps d'y voir Du jour au crépuscule Tous ces royaumes minuscules Qui se façonnent sous nos yeux Que tous ces gens qui courent Sans caresser le jour Ont oublié Plus le temps passe Et plus j'apaise ma cadence Le ciel m'embrasse Et je me noie dans ses nuances Un oiseau passe Je crois que le temps que j'arrive à faire un pas de plus Il aura déjà fait son nid de branchages et de mousse Mars avril mai Ont passé j'ai posé Six fois le pied Mais j'ai vu tant de choses Du jour au crépuscule Dans ces royaumes minuscules Qui se façonnent sous nos yeux Que tous ces gens qui courent Sans caresser le jour Ont oublié À force de Ralentir le pas Des araignées Ont tissé tout autour de moi Mais ça me va je crois Je me laisse guider De l'hiver à l'été Au gré des choses à regarder J'irai jusqu'au bout de ma vie Sans pas de trop au ralenti Les saisons sont si belles Du jour au crépuscule Dans ces royaumes minuscules Qui se façonnent sous nos yeux Que tous ces gens qui courent Sans caresser le jour Ont oublié Je ne bouge plus Depuis combien de temps Je ne sais pas, je ne sais plus Je regarde sans voix Le paysage et ces méduses Échouées sur la plage On se ressemble et ça m'amuse J'irai finir ma vie parmi les vagues et les effluves De ma propre carcasse Qu'un courant vienne et me déplace Le long des mondes sous-marins Du jour au crépuscule Dans ces royaumes minuscules Qui se façonnent sous les eaux Tant pis pour ceux qui courent Sans caresser le jour S'ils sont heureux