Au mont Ida trois déesses Se querellaient dans un bois: Quelle est, disaient ces princesses, La plus belle de nous trois Evohé! que ces déesses, Pour enjôler les garçons, Evohé! que ces déesses Ont de drôles de façons! Ont de drôles de façons! Dans ce bois passe un jeune homme, Un jeune homme frais et beau; Sa main tenait une pomme... Vous voyez bien le tableau. Holà! hé! le beau jeune homme, Un instant arrêtez-vous, Et veuillez donner la pomme A la plus belle de nous... Evohé! que ces déesses, Pour enjôler les garçons Evohé! que ces déesses Ont de drôles de façons! Ont de drôles de façons! L'une dit: J'ai ma réserve, Ma pudeur, ma chasteté. Donne le prix à Minerve: Minerve l'a mérité!... Evohé! que ces déesses, Ont de drôles de façons! L'autre dit: J'ai ma naissance, Mon orgueil et mon paon; Je dois l'emporter, je pense: Donne la pomme à Junon! Evohé! que ces déesses, Ont de drôles de façons! Pour enjôler les garçons La troisième, ah! la troisième... La troisième ne dit rien. Elle eut le prix tout de même... Calchas, vous m'entendez bien! Evohé! que ces déesses, Pour enjôler les garçons, Evohé! que ces déesses Ont de drôles de façons! Ont de drôles de façons!