Quand j'ai perdu mon enfance J'étais pleine de piquants À quinze ans faut que l'on danse Ils ne prenaient pas de gants Ceux qui m'ont vue triste, triste Esquisser mes premiers pas M'aventurer sur la piste Ceux-là ne m'aidèrent pas J'aurais, pour qu'on m'apprivoise Pour qu'on me tende la main Cueilli toutes les framboises Dans les tout petits chemins Mais on avait, je suppose Bien d'autres chats à fouetter À cueillir bien d'autres roses Que mon églantier J'étais pas la plus moche Ni la moins futée Mais j'avais la caboche Pas bien rabotée J'étais pas la moins tendre Mais j'avais si peur Qu'on ne veuille pas m'attendre À l'autre coin d'un cœur Puis s'éparpillent les danses Comme s'en vont les années À grand peine je commence À ne plus désespérer Si quelquefois je m'attriste J'ai appris à le cacher Va, tant que le cœur résiste On peut bien le déguiser Je viens pour qu'on m'apprivoise Pour qu'on me tende la main J'ai plus l'âge des framboises Pour ce qui est des chemins J'y ai couru, je suppose Assez pour avoir compris Que plus vite meurt la rose Que le pissenlit Je suis pas la plus moche Ni la moins futée Et puis j'ai la caboche Un peu mieux rabotée Je suis pas la moins tendre Mais j'ai toujours peur Qu'on ne veuille pas m'attendre À l'autre coin d'un cœur Je viens pour qu'on m'apprivoise Pour qu'on me tende la main Je viens pour qu'on m'apprivoise Pour qu'on me tende la main