Avec l'envie chevillée au corps On prenait direction Orcines On vivait notre âge d'or Au volant de nos vieilles berlines On s'garait au bord de la route Car le parking était complet Les gens passaient au compte-gouttes Mais on était sûr d'pouvoir rentrer À l'intérieur les filles nous regardaient Avec une candeur dépourvue Mais la seule chose qui nous importait C'était d'faire la bise à Boudu Au comptoir, autour d'une table ronde On était comme à la maison On refaisait cent fois le monde Avec passion et déraison Dans la froideur des soirs d'hiver Le tout Clermont se bousculait Pour venir cogner les verres Et écouter Boudu chanter Les générations se mélangeaient Avec le coeur rempli de joie On savait qu'la fin approchait Quand on entendait la carioca J'suis pas du genre à pleurnicher En évoquant mes souvenirs Mais face à cet homme et sa bonté Il est dur de se retenir Décernons à Boudu La médaille du bonheur rendu Depuis que Phidias est en ruine Mes nuits clermontoises sont orphelines