Quand le syndrome de la page blanche Frappe à la porte de mes brouillons Qu'il me faut retrousser les manches J'vais à mon poste d'observation Je me tire une chaise en terrasse Avec la vue bien dégagée Et j'me prends la vie en pleine face De ces héros, ces gueules cassées Ceux qui sourient ou boivent la tasse C'est la France des gens qui passent Ceux qui sourient ou boivent la tasse La France des gens qui passent La poésie est dans la rue Mais pas toujours dans les bouquins Alors je guette les imprévus Les accidents du quotidien Une robe légère s'envole au vent Est-ce que je suis le seul témoin? Les gens pressés filent droit devant Et je vois bien qu'ils ne voient rien Elle a ses instants pleins de grâce Et c'est la France des gens qui passent Elle a ses instants pleins de grâce La France des gens qui passent Les étudiants lèvent des pancartes Et s'inquiètent du monde de demain Quand au balcon de leur appart Deux petits vieux se tiennent la main Toujours devant mon chevalet Pour peindre l'époque d'aujourd'hui J'attends que le jeune gringalet Se prenne le poteau devant lui Ses écrans lui font perdre la face Et c'est la France des gens qui passent Ses écrans lui font perdre la face La France des gens qui passent Quand les uns sont au garde-à-vous Les autres meurent pour des idées Une vieille dame est à genoux Tout près d'une machine à billets Y a pas besoin de nicotine Pour tousser un peu du moral Y a pas besoin d'être en médecine Pour y voir une fracture sociale Elle mène toujours sa lutte des classes Et c'est la France des gens qui passent Elle mène toujours sa lutte des classes La France des gens qui passent C'est une chanson que je ramasse C'est la France des gens qui passent C'est une chanson que je ramasse La France des gens qui passent