Tout seuls en Amérique Rappelle-toi les sirènes Les bateaux de couleurs Et le vin tiède et doux Nous nous tenions blottis Sur un quai de fortune Et des années-lumière S'étalaient devant nous Sous la laine et le cuir Collés collés nos corps Pour ne laisser passer Que nos frissons nouveaux Sur les marais teintés De couleurs volatiles Nos yeux se promenaient Et cherchaient des oiseaux Tout seuls en Amérique Rappelle-toi la promesse Et nos mains caressantes De se savoir aimées Et les mots fabuleux Qui glissaient de ta bouche Si ton rêve est le mien Je veux ce que tu veux Tout seuls en Amérique Rappelle-toi cette chambre Aux rideaux de coton Le souffle de la mer Endormie, tu disais "Il fait froid sur la Terre Garde-moi de la peur" Je disais "garde-moi" Nous marchions en silence Sous la pluie délicate Visiteurs égarés Dans la morte saison Notre pacte d'amour Encore chaud sur les lèvres Un enfant sur la grève Écrivait son prénom Tout seuls en Amérique Vers la fin de ce siècle Au milieu de nos vies À la tombée du jour Je t'aimais comme je t'aime Ma belle évidence Ma nouvelle enfance Je t'aimais comme toujours Tout seuls en Amérique Vers la fin de ce siècle Au milieu de nos vies À la tombée du jour Je t'aimais comme je t'aime Ma belle évidence Ma nouvelle enfance Je t'aimais comme toujours