Dans les rues froides prêtes pour l'hiver Qui s'annonce révolutionnaire Des gens qui dansent pour leur droit de danser Des mères qui pleurent Pendant qu'elles peuvent encore pleurer Sans que leurs larmes ne gèlent Sous le pont vert qui s'illumine Qu'on voit même à travers la bruine Une baleine tellement pressée de vivre Qu'elle l'aura fait Jusqu'à en voir et suivre ce fleuve Qui ne voulait guère d'elle Pour un instant il nous semblait Que toutes nos vies passaient Par la tienne Et tout devient tellement précieux Quand y'en reste moins à gaspiller Toutes mes joies, toutes mes peines Je ne veux plus les oublier Baleine, chante pour moi une dernière fois L'été indien, Le tour de l'île Chante pour moi une dernière fois Après, je te laisse tranquille Moi je ne compte plus les vagues Je vieillis plus vite qu'une mauvaise blague Même un Tisseyre ne trouverait mot juste Pour décrire ce sentiment qui, poitrine ou buste, Se coince toujours en moi quelque part Que la vie rende ta gorge éternelle Qu'elle la remplisse de ritournelles Je les écouterai les yeux fermés Fragile géante Lumière ardente Pour un instant il nous semblait Que toutes nos vies passaient Par la tienne Et tout devient tellement précieux Quand y'en reste moins à gaspiller Toutes mes joies, toutes mes peines Je ne veux plus les oublier Baleine, chante pour moi une dernière fois Ça va ça va, mille après mille Chante pour moi une dernière fois Après, je te laisse tranquille