Pas d'bouée comme sur Titanic La terreur tétanise ces êtres pris d'panique Encore conscients d'être Si loin de l'Italie Tu crois vraiment que c'qui anime encore ces vies N'est pas la fuite de la tyrannie mais l'or de nos Pays? Elle flotte attendant patiemment Elle ne sait pas c'qui a mais sent qu'la tension monte Ressent intensément Le poids des corps esseulés dans ce monde Des gens aimants aux rêves étincelants Et quand se lance la barque dans ce long voyage Les pansements ne suffiront pas, entends-tu ce Manque? Doucement, les âmes déboussolées debout se mangent Les coups des vagues soulevant les craintes De tout ce monde Sous le vent les plaintes s'éteignent doucement Le brouillard s'épaissit et le sort des corps se précise Amas d'péripéties, on connaît bien la fin du récit Les rêves dessinent Images sereines et paisibles d'un pays accessible Mais l'histoire décime l'espoir Empli de désillusion Le brouillard s'épaissit, leur sort se précise Pour couler pas b'soin d'récifs, la faucheuse l'a désigné Elle s'éloigne des bords de la terre Pour en toucher une autre elle se confronte à la perte Malgré les cris, fidèles reflets de la peine Dans la mer trop peu répondent à l'appel Les familles se déplacent Rêvant de Suisse, de France, d'Espagne Leurs rêves deviennent des cauchemars Leurs gosses s'étouffant dans des spasmes, ouais Ces êtres humains deviennent des stats, putain Et c'est néfaste, y'a des blessures Que même les francs n'effacent, soudain Loin de l'extase, ils comprennent Que cet espace est si dur à franchir Des affranchis pour qui l'espoir s'éteint Quand l'étendard se tend, sur la terre s'étalent ces tentes Triste l'Eldorado auquel ses âmes s'attendent depuis 7 ans Dans les remparts de Poséidon en personne Des corps elle en perd Les pleurs résonnent entre ces âmes hyper seules Encore loin du port, tous les parents duper Essaient de contenir la peur mais sans trop leur parler du Pire Ils comprennent l'ampleur du danger qui s'abat sur les corps La barque peu étanche et penchée Tangue La mer va bientôt manger tant de familles Quand de l'autre côté certains pensent Que ce n'est pas si grave car ils ne sont que sales étrangers La barque qui s'éloigne des bords de la terre Et pour en toucher une autre elle se confronte à la perte Malgré les cris qui n'sont que fidèles reflets de la peine Dans la mer y'en a trop peu qui répondent à l'appel