Je suis celle qui court un marathon dans l'urgence La rue est un marécage, Sainte-Catherine ce soir est dense Tu m'attends au détour je me prends dans tes pattes Tu frappes mon souffle court, je m'enlise dans l'asphalte De la buée sort de ta bouche, elle se colle sur ta visière Te donne des airs de carnivore dans l'air sauvage de l'hiver Tu brilles de feux rouges et bleus, des gyrophares dans la nuit Tu m'envoies ton flash dans les yeux, me demande qui je suis Je ne te dirai pas mon nom Je ne te dirai pas mon nom Je ne te dirai pas mon nom Je cherche le soleil caché derrière ton miroir Tu sais ma vie n'est pas celle que tu t'imagines y voir Et les curieux qui accourent plongent leurs yeux endormis Ils m'invitent dans leur jeu, me demandent qui je suis Je ne leur dirai pas mon nom Je ne leur dirai pas mon nom Je ne leur dirai pas mon nom Dans la ville dortoir immense le silence transperce le bruit On ne lève pas le doigt, on préfère le tendre en fusil Comme dans les films à la télé, ça prend un bon et un méchant Et là où les gris s'entremêlent, on nous peint en noir et blanc La vérité est comme le vent qui galope au milieu de la nuit Et la violence se répand par la fenêtre de l'oubli Et la violence se répand par la fenêtre de l'oubli, par la fenêtre de l'oubli Ils ne sauront jamais mon nom Ils ne sauront jamais mon nom Ils ne sauront jamais mon nom