Les minutes qui s'effritent L'angoisse du lendemain C'tu moi ou le temps passe trop vite? Déjà lundi demain J'avance dans une forêt d'humains Certains se pointent du doigt, d'autres se tendent la main J'm'engouffre dans la bouche du métro Pis pendant qu'il m'avale, moi, j'dis pas un mot Peur d'être terni par la routine Celle qui m'réveille à chaque matin J'ai beau m'acheter de nouvelles bottines Elles m'emmènent jamais plus loin Qu'le confort du quotidien J'magasine des croyances Au rayon des doutes pis des questions Et si la route de l'abondance Passait par celle de l'abandon? J'demande pas la mer à boire Juste quelques gorgées certains soirs Partir sur la go de temps en temps Sans m'sentir coupable en m'réveillant Peur d'être terni par la routine Celle qui m'réveille à chaque matin J'ai beau m'acheter de nouvelles bottines Elles m'emmènent jamais plus loin Qu'le confort du quotidien Des fois, j'ai pus besoin de rien Montréal s'étire sous mes talons Comme si je me souvenais soudain Qu'le mot bien veut pas juste dire possession Le vent danse dans mes ch'veux Le soleil se couche sous mes yeux Les passants sur Saint-Denis Marchent lentement, jasent et pis rient Moi, j'me fonds dans la chaleur de la nuit J'me laisse dorer par la routine Qui m'laisse dormir le samedi matin C'est quand je r'mets mes vieilles bottines J'me rends compte à quel point chu bien Dans l'confort du quotidien