Tu sais, ma fille, il faut être prudente Par les nuits d'encre, dans les ruelles sales et sombres Une bouche trop rouge est une proie tentante Pour l'animal tapi dans l'ombre Prends garde à toi: ta jupe est bien trop courte Fais-toi discrète, ne rentre pas trop tard Bien des chasseurs pourraient croiser ta route La bête n'agit pas par hasard Ma petite pute Si par malheur Tu rentres en sang et pleurs Ta mère sera émue Mais ne dis surtout pas Qu'on ne t'avait pas prévenue C'est d'ta faute si t'es bonne Sale traînée, petite conne Pauvre gars: on t'pardonne C'est pas toi qu'on soupçonne... Mon fils chéri, les filles d'aujourd'hui Sont perverses et se croient tout permis Si cruelles, elles jouent avec ton feu Pour t'affaiblir, pauvre amoureux Prends garde à elles et leurs jolies jambes Qu'elles exhibent, ces truies indécentes Montre-leur bien que c'est toi qui commandes De ta matraque de Don Juan Mon petit fauve Si par malheur Tu te retrouves en taule Maman sera déçue Tu pourras toujours dire Que c'est un simple malentendu Femelle qui sème vent Récoltera tempête Dans son cul ravissant Faut pas tenter l'esthète Pauv' petit tortionnaire C'est son éducation Qui lui a dit de faire C'que lui dictent ses pulsions Une bite d'acier Qui soumet et ordonne Sait s'imposer Voilà ce qui fait l'homme Des fentes, des formes Qui ne savent que servir Les envies les plus folles Voilà une vraie fille Le vrai problème n'est ni l'heure tardive Ni même la jupe, ni le rouge des lèvres Certaines braguettes sont juste trop primitives Pour contenir l'immonde sève Hélas, l'infortunée, souvent, culpabilise De sa féminité appelant l'agresseur Par l'affreux préjugé d'une cinglante bêtise Qui prétend que la femme mouille pour son prédateur Réprime donc, sale connard Les pulsions de ton dard Ma fille, même si t'es chaude Sache que rien n'est de ta faute Qui sème un peu de vent Récolte orage, tempête Aies un cul ravissant Et tu seras suspecte Éternelle victime De cette éducation Qui t'accuse de ce crime Plaire aux yeux des garçons