L'aube se lève sur le bitume Le ciel éteint les lampadaires Mes godasses fendent le bleu d'la brume C'est le moment de prendre l'air Mes nuits sont plus belles que vos jours Admirez-moi cet attirail Des perles, du satin, du velours Je suis paré pour le travail Je vis de luxe, d'or et d'argent Du luxure, d'orgies, de diamants Tous ces caprices, ne vous déplaise Valent bien vos siestes au Père Lachaise Dans le froid vif et matinal Les nerfs à nu, je me trimbale À la fois fauve et prédateur À l'affût des vieilles filles en fleur Mes rêves de schlass et de paillettes Valent bien plus que vos corps inertes Mes soirées sont chaudes et félines Le sommeil fait un piètre amant Dans les effluves d'hémoglobine Je déguste un café-croissant À mes côtés, son corps sans vie Son visage gelé dans un cri Du détergent sur ses vêtements Madame n'a pas gémi longtemps Je prends la poudre d'escampette Dans un sillage de piécettes Bah ça c'est l'jeu... Ma pauv' Lucette! Mes rêves de schlass et de paillettes Valent bien plus que vos corps inertes Mes rêves de prince et de palaces Valent bien plus que vos carcasses Bois à ma santé, ma belle! Moi, je trinquerai ce soir comme un roi, ivre de vin dans la soie Sans plus penser à toi Je sais, qu'au fond, je rends service À ces âme grises et solitaires Dont j'offre le corps en sacrifice À mes amours carnassières En faisant d'elles des martyrs Je les sublime post-mortem Et sur les tombes qu'on va fleurir On leur dira comme on les aime Mes rêves de schlass et de paillettes Valent bien plus que vos corps inertes Mes rêves de prince et de palaces Valent bien plus que vos carcasses