Ne t'en fais pas pour l'ombre ni pour la patience Elles progresseront ensemble avec le temps Ni l'or à quoi le beau soir dénudé ressemble Et qui semble parfumer le pays d'encens Ne t'en fais pas. Tout vient à son temps, à son heure L'oubli viendra, comme un messager des lointains Ailleurs s'étrangle à nouveau le cor du sonneur Annonçant des rémissions proches. Tout est vain Tout est vain: on ne voit plus, qui blessaient les vignes Ces routes tracées dans la chair vive au couteau Juste une buée montant des souffrances, on devine Mourant, les formes féminines des coteaux Avec le temps, les trahisons, les espérances Qu'en reste-t-il? Le parc oblique vers la nuit Rentre, serrant sous ta veste ton peu de science Tout vient à son heure, et le pardon de la pluie Tout fut-il donc dépensé pour rien? Tu protestes L'escalier geint. Ce soir, personne ne t'attend Dans le noir tu parcours ta galerie de gestes Le fardier d'insomnie s'ébranle pour cent ans Ne t'en fais pas. Toute chose à la fin fait cendres Même l'oiseau dont les braises brillent encore Et, dans la nuit sans oubli où tu vas descendre Son aile implorante frémit, dans le décor